mercredi, octobre 09, 2013

Camille Lacourt vie son aventure Australienne ( interview de Ian Pope )





Ian Pope, qui entraîne Lacourt à Melbourne depuis cette semaine, est convaincu du potentiel du champion du monde français.

Au bout du fil, la voix est enjouée. Ian Pope, cinquante et un a
ns, a vu passer beaucoup de nageurs dans son club de Melbourne. Mais la perspective de s’occuper pendant quelques mois (*) de Camille Lacourt semble réjouir le coach australien. Qui avait entrevu le potentiel du triple champion du monde français (100 m dos en 2011, 50 m dos et 4 x 100 m 4 nages cet été) il y a bien longtemps.

Camille Lacourt a expliqué que, s’il s’était tourné vers vous, c’est parce que vous vous étiez occupé quelques jours de lui en 2009.
Je connais très bien Rommy (Romain Barnier, alors l’entraîneur de Lacourt à Marseille). À Monaco, en marge d’un meeting, on discutait et j’ai passé du temps avec Camille. Je lui avais dit, comme à Rommy, que je pensais qu’il pouvait être le meilleur du monde. Il avait un ressenti de l’eau incroyable, il était magnifique à voir, vraiment comme un poisson dans l’eau. Il n’était pas bon dans les virages ni dans la sortie de coulée donc j’avais essayé de l’aider techniquement sur ces points-là, de lui donner des petits trucs.

Avez-vous été surpris par sa demande de venir s’entraîner à Melbourne ?
Beaucoup d’étrangers me contactent pour venir quelques mois. La plupart du temps, je dis non. Mais j’aime beaucoup Camille. Humainement, c’est un gars vraiment relax. Et j’aime entraîner des athlètes qui sont au top niveau pour voir si je peux les aider à devenir encore meilleurs.

Que pensez-vous pouvoir lui apporter ?
Je sais qu’il est très connu en France et parfois, quand on devient connu, plein de choses vous éloignent de l’essentiel : l’entraînement. Vous faites des petits compromis, vous vous reposez moins donc vous récupérez moins bien. Ici, Camille va pouvoir s’entraîner sans être distrait. À Londres, je pensais qu’il allait gagner, j’ai vraiment été surpris par sa performance (4e du 100 m dos aux JO). Je pense que c’est difficile de se concentrer sur la natation quand on devient une star. J’espère lui apprendre quelques petites choses pour gagner ce dixième qui peut faire la différence.

« Il faut qu'il s'entraîne pour être numéro 1 »

À quoi ressemble le Melbourne Vicentre Swimming Club, où il va s’entraîner ?
On a deux piscines de 50 m, une couverte et une découverte, et on est désignés presque tous les ans meilleur club d’Australie. Il y a 600 nageurs au club, j’en entraîne sept en ce moment. Je n’ai pas de grand nom à part Matt Targett (champion du monde 2011 du 4 x 100 m). J’ai déjà entraîné beaucoup de dossistes, je connais, on va pouvoir travailler la technique.

 Pensez-vous que Camille peut retrouver, à vingt-huit ans, son niveau de 2010 (52’’11, record d’Europe) ?
Camille peut nager encore plus vite qu’il ne l’a fait. À Barcelone (aux Mondiaux, cet été), vu qu’il a fait un long break après les JO, son 100 m dos (5e) était pas mal et je pense que sa victoire sur 50 m dos était importante pour sa confiance. Il a vraiment la capacité de redevenir numéro 1. Ce qu’on va voir, c’est le travail qu’il est prêt à fournir pour y arriver. Quand Camille avait une seconde d’avance sur le reste du monde, j’ai l’impression qu’il a eu du mal à garder sa motivation. Il faut qu’il s’entraîne pour être numéro 1.

Camille dit lui-même qu’il ne parle pas très bien anglais. Comment allez-vous communiquer ?
Je pense qu’on va se comprendre, il y a au club des familles françaises qui ont proposé de nous aider. Je sais qu’il comprend un anglais basique. Et j’écris tous mes entraînements. Il aura sans doute du mal au début mais ce n’est pas grave. Ça va même nous permettre de nous amuser un peu ! 


source : l'équipe du 9 octobre 

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